Européennes 2009 - La Gauche & l'Europe

Publié le par labo67

 

Fiche n° 4 : la GAUCHE ET la construction européenne.

apports intellectuel et politique

 

LA GAUCHE FRANCAISE ET L'EUROPE DANS L'ENTRE-DEUX-GUERRES

 

- Après 1918, de nombreuses personnalités de gauche s'expriment en faveur de la construction d’une paix durable en Europe et prennent part à la création de la S.D.N. (Léon BOURGEOIS).

- Mise en place de réseaux et d’organisations favorables à la construction d'une entité politique européenne (par exemple : la Coopération européenne d’Emile BOREL).

- Léon BLUM devient président de la section française du Mouvement paneuropéen en 1927. Dans A l'échelle humaine (écrit en 1941), il énonce clairement le principe de supranationalité, qui va devenir essentiel dans la manière de concevoir l’Europe de l’après-guerre (il propose la création d’un « Corps international … franchement et hardiment installé comme un Etat suprême ». Doté d’une « souveraineté supérieure », ce « super Etat » est capable d’imposer sa volonté aux nations).

 

APRES 1948 : LE CHOIX EUROPEEN DES SOCIALISTES FRANCAIS

 

- Avril 1948 : discours de Léon Blum à la conférence de l’Internationale socialiste à Stresa. Prise de conscience de la faillite de tous les systèmes internationaux de sécurité collective imaginés depuis les années 1920.

- novembre 1948 :  après le Congrès de La Haye, création du Mouvement socialiste pour les Etats-Unis d’Europe (André PHILIP),.

- Sous le gouvernement de Guy MOLLET: signature des Traités de Rome en 1957 créant notamment le « Marché commun ».

- Rôle fondamental de François MITTERRAND, à partir de 1983 et autour de l'axe franco-allemand : désignation de Jacques DELORS à la tête de la Commission européenne – qui préside celle-ci de 1985 à 1995 –, Acte unique (1986), Traité de Maastricht (Union économique et monétaire, 1992). Importance de Jacques Delors dans l'instauration du dialogue social avant la prise de décision.

- Sous le gouvernement de Lionel JOSPIN: introduction de l’€uro et mise en circulation de la monnaie unique le 1er janvier 2002.

 

L'APPORT INTELLECTUEL ET POLITIQUE DE LA GAUCHE EUROPEENE A LA CONSTRUCTION D'UNE EUROPE UNIE

 

- Après la Seconde Guerre mondiale : influence du socialiste belge Paul-Henri SPAAK, notamment lors de la conférence de Messine en 1955, à la suite de l’échec de la Communauté européenne de défense (C.E.D.).

- Willy BRANDT, chancelier social-démocrate (S.P.D.) de la R.F.A. de 1969 à 1974 : son attitude d’ouverture vis-à-vis de l’Europe de l’Est peut être interprétée aujourd’hui comme l’une des premières tentatives de rapprochement des Européens, séparés alors par le « rideau de fer ».

- Son successeur, Helmut SCHMIDT, (lui aussi S.P.D., 1974 - 1982) participe à la « relance » de la construction européenne dans les années 1970, aux côtés de la France (institutionnalisation du Conseil européen en tant qu’organe de la C.E.E., création du Système monétaire européen, élection du Parlement européen au suffrage universel direct).

- 1986 : Felipe GONZALES, président du gouvernement espagnol, fait adhérer son pays à la C.E.E. ; Mario SOARES négocie l’adhésion du Portugal et se fait élire à la présidence de la République.

- Altiero SPINELLI: théoricien et praticien de la construction européenne. Entré aux Jeunesses communistes, il lutte contre le régime fasciste. Il crée à la chute de celui-ci le Mouvement fédéraliste européen (M.F.E.) et participe au Congrès de La Haye en 1948. Il joue un rôle important dans la genèse du projet de C.E.D. en proposant que son Assemblée commune ait un caractère constituant. Défenseur du fédéralisme, il développe ses conceptions dans un discours prononcé en 1957 au « Congrès du peuple européen » à Turin : les Etats-nations doivent renoncer à une partie de leur souveraineté et le « peuple européen » doit pouvoir décider d’une « constitution » qui définirait la forme politique de l’Europe. Il entre à la Commission européenne en 1970. Député au Parlement européen, il laisse son nom à un projet de traité d’Union européenne, adopté par le Parlement de Strasbourg en 1984. Bien que le Conseil ne donne pas suite à ce projet, ce dernier inspire la relance de l’intégration européenne dans les années 1980 et 1990.

 

 

Résumé : Traditionnellement, on présente les « pères de l’Europe » comme étant issus principalement d’une seule famille politique, qui domina la vie politique en Europe de l’Ouest dans les années 1950 : la Démocratie chrétienne. Robert Schuman (M.R.P./Mouvement républicain populaire - France), Konrad Adenauer (C.D.U./Christlich-Demokratische Union - République fédérale d’Allemagne) et Alcide de Gasperi (D.C./Democrazia Cristiana - Italie), pour ne citer que ces trois figures historiques, portèrent en effet sur les fonts baptismaux la Communauté européenne du charbon et de l’acier (C.E.C.A.).

Mais cette « patrologie » européenne ne doit pas faire oublier l’apport à la fois intellectuel et politique de la gauche, notamment socialiste et sociale-démocrate, à la construction européenne.

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